Envoyer un e-mail, un impact invisible mais bien réel
Chaque jour, des milliards d’e-mails sont envoyés à travers le monde. En 2024, on estimait à 361,6 milliards le nombre de courriels échangés quotidiennement, un chiffre en constante augmentation chaque année selon une analyse de Statista. Pour beaucoup, envoyer un mail est un geste anodin, presque immatériel. Il ne semble nécessiter que quelques clics, une connexion Internet et un appareil électronique. Pourtant, derrière cet acte simple se cache une empreinte écologique bien réelle, souvent sous-estimée.
Le mythe du numérique immatériel : une empreinte écologique bien réelle
L’idée reçue selon laquelle le numérique serait “dématérialisé” conduit à un paradoxe écologique majeur. En réalité, Internet repose sur une infrastructure physique massive, composée de milliers de kilomètres de câbles sous-marins, de millions de data centers, et de milliards d’appareils électroniques connectés. Chaque e-mail envoyé contribue ainsi à une chaîne de consommation énergétique et de ressources naturelles.
Comparatif énergétiques de vos outils du quotidien
Pour que vous puissiez prendre conscience de ce problème, nous avons choisi de tourner notre controverse autour d’une exemple concret : l’envoie d’un mail.
Un mail de 1Mo (avec pièce jointe) génère en moyenne 3,3g de CO₂ selon les recherches de Basile Fighiera, consultant-formateur en stratégie bas-carbone et sobriété numérique.
Ce chiffre peut sembler dérisoire, mais à l’échelle mondiale, cela représente donc :
≃ 1 193 millions de tonnes de CO₂ par an
Pour une voiture thermique qui émet en moyenne 4,6 tonnes de CO₂ par an (EPA, 2022), l’envoi des mails correspond donc aux émissions annuelles d’environ 260 millions de voitures !
Le numérique est donc à la croisée des chemins :
- D’un côté, il est perçu comme un outil clé de la transition écologique, en facilitant la réduction des déplacements, la dématérialisation des documents et l’optimisation énergétique des infrastructures.
- De l’autre, il repose sur une industrie gourmande en énergie et en ressources naturelles, alimentant ainsi de nouvelles controverses écologiques.
| Outil | Consommation (1h) | Équivalent LED (10W) |
|---|---|---|
| 📱 Smartphone (en charge) | ~0,005 kWh (5 Wh) | ~30 min |
| 💻 Ordinateur portable | ~0,05 à 0,1 kWh | ~5 à 10h |
| 📺 Télévision LED (100 cm) | ~0,1 à 0,2 kWh | ~10 à 20h |
| 🎥 Streaming vidéo HD | ~0,2 à 0,5 kWh | ~20 à 50h |
| 🧺 Machine à laver | ~0,5 à 1 kWh | ~50 à 100h |
Suivre le trajet d’un e-mail : un fil conducteur révélateur
Pour comprendre concrètement ces enjeux, nous avons choisi d’analyser l’impact environnemental du numérique à travers le trajet d’un e-mail, de son envoi à sa réception. Ce parcours met en lumière trois grandes étapes, chacune porteuse de controverses écologiques majeures :
À travers cette analyse, nous tenterons de répondre à une question centrale :
Le numérique peut-il réellement être un levier de la transition écologique, ou son empreinte environnementale en fait-il un frein caché à cette transformation ?


